Retrouvez ici partoches et enregistrements des morceaux de la Fanfare Invisible,
et ceux de nos amis de la Fanfare de Lutte (Lille)

Fanfare Invisible (mise à jour : juillet 2024)

Les incontournables

L’ESTACA
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Les paroles

Du temps où je n'étais qu'un gosse
Mon grand-père me disait souvent
Assis à l'ombre de son porche
En regardant passer le vent
Petit vois-tu ce pieu de bois
Auquel nous sommes tous enchaînés
Tant qu'il sera planté comme ça
Nous n'aurons pas la liberté

[Refrain]
Mais si nous tirons tous, il tombera
Ça ne peut pas durer comme ça
Il faut qu'il tombe, tombe, tombe
Vois-tu comme il penche déjà
Si je tire fort il doit bouge
Et si tu tires à mes côtés
C'est sûr qu'il tombe, tombe, tombe
Et nous aurons la liberté

Petit ça fait déjà longtemps
Que je m'y écorche les mains
et je me dis de temps en temps
Que je me suis battu pour rien
Il est toujours si grand si lourd
La force vient à me manquer
Je me demande si un jour
Nous aurons bien la liberté

Refrain : Mais si nous...

Puis mon grand-père s'en est allé
Un vent mauvais l'a emporté
Et je reste seul sous le porche
En regardant jouer d'autres gosses
Dansant autour du vieux pieu noir
Où tant de mains se sont usées
Je chante des chansons d'espoir
Qui parlent de la liberté

Refrain : Mais si nous...

L’histoire

Écrite et arrangée en 1968, la chanson la plus connue de Lluís Llach est un des symboles de la résistance au franquisme. Le fascisme est vu comme un pieu auquel nous sommes tous enchaînés mais « si nous tirons tous ensemble nous le ferons tomber ». Si une chanson peut être définie comme mythique, c’est le cas de l’Estaca: reprise et traduite dans de nombreuses langues, la chanson s’est élevée à un hymne universel de libération contre un régime oppressif et autoritaire. La fanfare invisible joue un arrangement original sur les paroles en français traduites du catalan par Marc Robine.

BELLA CIAO
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Les paroles

Una mattina mi son svegliato
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao
Una mattina mi son svegliato
e ho trovato l’invasor.

Oh partigiano, portami via
O bella ciao,…
Oh partigiano, portami via
che mi sento di morir

E se io muoio da partigiano
O bella ciao,…
E se io muoio da partigiano
Tu mi devi seppellir

E seppellire lassù in montagna
O bella ciao,…
E seppellire lassù in montagna
Sotto l’ombra di un bel fior.

E tutti quelli che passeranno
O bella ciao,…
E tutti quelli che passeranno
Te diranno: o che bel fior.

E questo è il fiore del partigiano
O bella ciao,…
E questo è il fiore del partigiano
Morto per la libertà

L’histoire

Avec « Fischia il vento », « Bella Ciao » est la chanson emblématique de la Résistance italienne, dans son combat face au nazisme et au fascisme. Le texte a été publié pour la première fois dans une revue d’ethnomusicologie en 1953. Il a été présenté au grand public dans le spectacle "Bella Ciao", organisé à Spoleto en 1964 par la revue Nuovo Canzoniere Italiano. En France la chanson avait déjà été popularisée un an plus tôt par le chanteur franco- italien Yves Montand. Les paroles et la mélodie seraient issues d’anciennes ballades populaires du nord de l’Italie. Pendant longtemps, on a cru que les paroles venaient d’un chant des femmes qui travaillaient dans les rizières (« Bella ciao delle mondine ») ; mais en réalité, elles ont été écrites à posteriori, à partir de la version originale des partisans. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, Bella Ciao a été traduite en plusieurs langues. Elle est devenue aujourd’hui un hymne universel à la résistance, un hommage à toutes celles et ceux qui ont résisté, donnant leur vie pour un monde libre de toute oppression et injustice.

EL PUEBLO UNIDO
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Les paroles

De pie, marchar, que vamos a triunfar,
Avanzan ya banderas de unidad,
Y tu vendrás marchando junto a mi
Y así verás tu canto y tu bandera
Florecer, la luz de un rojo amanecer
Anuncia ya la vida que vendrá.

De pie, luchar, el pueblo va a triunfar,
Será mejor la vida que vendrá,
A conquistar nuestra felicidad
Y en un clamor, mil voces de combate
Se alzarán, dirán canción de libertad,
Con decisión la patria vencerá.

Y ahora el pueblo que se alza en la lucha
Con voz de gigante, gritando: ¡Adelante!
¡El pueblo unido jamás será vencido!
¡El pueblo unido jamás será vencido!

L’histoire

El Pueblo Unido est une des chansons emblématiques du mouvement Unidad Popular, associé au président Chilien Salvador Allende mort dans le tragique coup d'état de 1973 orchestré avec le soutien des Etats-Unis. La chanson a été composée par Sergio Ortega en 1970, musicien chilien faisant partie du groupe musical Quilapayun. Connue au Chili pendant les trois ans de la présidence Allende, la chanson est devenue, après le coup d’état militaire guidé par Augusto Pinochet, un symbole de la lutte pour le retour de la démocratie au Chili et dans le monde. La chanson a été chantée et enregistrée par les Inti Illimani, un autre groupe de la Nueva Cancion Chilena, qui avait obtenu l'asile politique en Italie et qui a rendu la chanson célèbre en Europe et partout dans le monde. Hymne pour les peuples qui luttent pour l’autodétermination et pour tous/toutes ceux/celles qui résistent en réclamant plus de justice sociale, on entend souvent lors de manifestations le refrain : «¡el pueblo unido jamas sera vencido!»

Souvent demandée lors des manifestations, la chanson est entrée tout naturellement au répertoire de la Fanfare Invisible.

DU MOUVEMENT SOCIAL
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L’histoire

Du Mouvement Social est une composition originale du groupe Pavé, écrite dans les années 2000. Trois membres de ce groupe ont fondé la fanfare invisible, qui joue un arrangement cuivré et chanté dont les paroles changent selon le contexte du rassemblement, de la rencontre ou de la manifestation.

MONTSERRAT SERRAT
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L’histoire

Montserrat est un morceau composé par un membre de la fanfare newyorkaise Hungry March Band et publié en 2005. Il a été choisi parmi les morceaux collectifs pendant la rencontre des fanfares Sbandata Romana organisée par la Titubanda à Rome en 2018. Lors de ce festival la fanfare invisible impose joyeusement sa version du morceau en rajoutant des slogans sur les puissants riffs basses-percus. Depuis ce dernier festival Montserrat Serrat rythme les manifestations parisiennes sur des notes anticapitalistes presque tous les samedis.

LE CHANT DES MARAIS
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Les paroles

Dans ce camp morne et sauvage
Entouré de murs de fer
Il nous semble vivre en cage
Au milieu d'un grand désert.

Refrain
Ô terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Piocher, piocher.

Mais un jour dans notre vie
Le printemps refleurira.
Liberté, liberté chérie
Je dirai: Tu es à moi.

Refrain
Ô terre d’allégresse
Où nous pourrons sans cesse
Aimer, aimer

L’histoire

Le Chant des Marais, hymne européen de la déportation, est une œuvre collective créée en juillet-août 1933 dans le camp de concentration nazi de Boergermoor. Il y fut chanté quelques jours plus tard devant près de 1000 détenus, qui en reprirent aussitôt le refrain. Ce chant était déjà connu avant le déclenchement de la guerre, avec parfois des variantes, dans toute l’Europe. En France Il était chanté dans les prisons et camps d'internement créés par le régime de Pétain. Les paroles illustrent à jamais les premières ténèbres concentrationnaires, la souffrance des « bagnards des marais », leur refus de l'avilissement. Il délivre un message, une exhortation. Chant de détresse et pourtant de résistance, de dignité et d'espérance, le Chant des Marais est né de la boue dans laquelle la barbarie nazie voulait anéantir des hommes. La chanson s’est ensuite répandue, dans un arrangement de Hanns Eisler, devenant un chant antifasciste emblématique. À noter que la mélodie sert également depuis les années soixante-dix à l’Hymne des Femmes, écrit par des militantes féministes du Mouvement de Libération des Femmes (MLF).

LA SEMAINE SANGLANTE
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Les paroles

Sauf des mouchards et des gendarmes,
On ne voit plus par les chemins,
Que des vieillards tristes en larmes,
Des veuves et des orphelins.

Paris suinte la misère,
Les heureux même sont tremblants.
La mode est aux conseils de guerre,
Et les pavés sont tous sanglants.

[Refrain]
Oui mais !
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare ! À la revanche,
Quand tous les pauvres s’y mettront.
Quand tous les pauvres s’y mettront.

Le peuple au collier de misère
Sera-t-il donc toujours rivé ?
Jusques à quand les gens de guerre
Tiendront-ils le haut du pavé ?
Jusques à quand la Sainte Clique
Nous croira-t-elle un vil bétail ?
À quand enfin la République
De la Justice et du Travail ?

Refrain : Oui mais !…

L’histoire

La chanson a été écrite par Jean-Baptiste Clément en juin 1871, en pleine répression de la Commune de Paris et juste après la “semaine sanglante” qui avait marqué le retour au pouvoir des “Versaillais” d’Adolphe Thiers. Après deux mois de pouvoir communard, les cent-mille hommes de Thiers reconquièrent la capitale rue par rue et foyer par foyer, du 22 au 29 mai; la répression est extrêmement violente et on compte au moins trente-mille morts. Voici le témoignage de Clément : « J'étais encore à Paris quand je fis cette chanson. Ce n'est que quelques semaines plus tard que je pus gagner la frontière et me réfugier en Angleterre. De l’endroit où l'on m'avait recueilli et où je restais du 29 mai au 10 août 1871, j'entendais toutes les nuits des coups de fusil, des arrestations, des cris de femmes et d'enfants. C'était la réaction victorieuse qui poursuivait son œuvre d'extermination. J'en éprouvais plus de colère et de douleur que je n'en avais ressenties pendant les longs jours de lutte. »

HASTA SIEMPRE
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L’histoire

La chanson est née comme une réponse à la lettre d'adieu à Cuba écrite par Ernesto Guevara en 1965. La lettre est publiée le 3 octobre de la même année. Le “Che” y réaffirme sa solidarité avec Cuba et en même temps, déclare son intention de quitter l'île et d'aller se battre ailleurs pour la révolution. Carlos Puebla a composé le texte de la chanson comme une réponse à la lettre (connue comme “carta de despedida del Che”). L'auteur mentionne dans le texte tous les moments fondamentaux de la vie du Che : l'invasion de la Sierra Maestra, la bataille de Santa Clara, son attachement à la Révolution ainsi que la tristesse des cubains lors de son départ. La musique originale est basée sur les notes traditionnelles du son cubain ; la fanfare invisible reprend l’arrangement de la fanfare italienne des Ottoni a Scoppio.

LA MAKHNOVTCHINA
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Les paroles

Makhnovtchina, Makhnovtchina
Tes drapeaux sont noirs dans le vent
Ils sont noirs de notre peine
Ils sont rouges de notre sang

Résistance, Résistance
Nos espoirs sont là tout devant,
Nous souvenant de notre histoire
Nous résisterons longtemps

Au Printemps les traités de Lénine
Ont livré l'Ukraine aux tyrans
A l'automne la Makhnovtchina
Les avait jetés au vent

L’histoire

Cet air traditionnel russe (Le chant des partisans de l’Amour) a connu plusieurs versions, après la révolution de 1917. Les bolcheviks comme les russes blancs l’ont chanté, avec des paroles différentes. Plus tard, le parolier Etienne Roda Gil a écrit une autre version, en hommage au révolutionnaire anarchiste Nestor Makhno et à La Makhnovtchina, l’armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne qu’il menait et qui s’est battue en Ukraine pendant la guerre civile russe. La fanfare invisible chante aujourd’hui une version mixant certaines paroles des refrains et couplets d’Etienne Roda Gil et celles de l’hymne à la résistance de la fanfare amie canadienne Chaotic Insurrection Ensemble.

LA MAUVAISE GRAINE
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Les paroles

Ils sèment la misère, la discorde et la haine
Cultivent dans nos esprits des idées malsaines
Leurs valeurs assassinent, la boue ils nous traînent
Il faudra un jour qu'ils récoltent ce qu'ils sèment

Tous aux barricades
Barrons le droit chemin
Fini de suivre dociles
On n'est pas des pantins
Toutes aux barricades
Mauvaise graine en chemin
D'autres routes sont possibles
Marchons vers demain

L’histoire

La Mauvaise Graine est une chanson du groupe Apes O’Clock publiée en 2015 dans l’album « From jungle to downtown ». La version pour fanfare a été arrangée par trois musiciennes de la Fanfare de Lutte de Lille (la Flutte).

GRÂNDOLA, VILA MORENA
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Les paroles

Grândola, vila morena
Terra da fraternidade
O povo é quem mais ordena
Dentro de ti, ó cidade

Dentro de ti, ó cidade
O povo é quem mais ordena
Terra da fraternidade
Grândola, vila morena

Em cada esquina um amigo
Em cada rosto igualdade
Grândola, vila morena
Terra da fraternidade

Terra da fraternidade
Grândola, vila morena
Em cada rosto igualdade
O povo é quem mais ordena

L’histoire

Conçue à l’origine comme un poème par l’artiste et musicien engagé Zeca Alfonso en hommage à la « Sociedade Musical Fraternidade Operária Grandolense » (la Société musicale Fraternité ouvrière de la ville de Grândola), « Grândola Vila Morena » est choisie par les militaires comme signal de la révolte contre le régime salazariste et diffusée à la Radio Renascença de Lisbonne dans la nuit du 24 au 25 avril 1974. Ce moment marquera le début de la révolution des Œillets et consacrera Grandola comme le chant politique et le symbole de la contestation du pouvoir salazariste. Ce texte résonne encore aujourd’hui un véritable hymne en faveur de la liberté, de la fraternité, de la revendication sociale et elle est régulièrement entonnée dans certaines manifestations politiques comme le 1er mai. Zeca Alfonso a enregistré cette chanson en octobre 1971 en France à Hérouville, dans l’album Cantigas de Maio ; le texte a été écrit en redondilha maior, le vers heptasyllabique typique de la poésie populaire médiévale portugaise avec les caractéristiques d’une chanson alentejane, c’est-à-dire une chanson dont les strophes paires sont la reprise en sens inverse des vers de la strophe précédente. La fanfare invisible joue un arrangement original partiellement inspiré par la version du Front musical d’intervention.

ESPERANZA
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Les paroles

Couplet
Pren lo pòrta-votz
Cap a gaucha cap a dreta,
Pren lo pòrta-votz
Shens vergonha calandreta.
L’alen e lo jòc
Estacats au hons deu potz
Patchic e patchòc
Deu costat de Santa Crotz.

Canta au pòrta-votz
Per anar cercar paratge
Canta au pòrta-votz
Per anar aus emponts d’atge
Sus los caminaus
De l‘arrua tà la hont
Contes comunaus
De l’arriu dinc a l’empont.

Refrain
Soi anat dab la vesina
Dançar cumbia campesina
L’aranesa una latina
Parla gascon alegria...
Minoritats en barralhas
A boca de nueit arrajan
Quan las vitas s’acabalhan
A hum de calhaus parpalhan

Couplet, refrain

L’histoire

Composé par André Minvielle et Marc Perrone en 1978, le morceau est vite devenu une sorte de "standard trad" dont on oublie les origines. Il est parfois appelé "Alegria" à cause du premier mot prononcé dans l'une des versions de Minvielle. Le chant est en occitan, langue romane parlée dans le sud de la France. Il est dit, en gros : « vas-y, n’aie pas honte de ta culture, mais fais "sortir la joie du puits" et avance, va vers le futur, mélange ! mélange le passé et le présent, mélange ta culture aux autres cultures, joyeusement et sans te lamenter ». La chanson a été publiée en 1998 dans l’album Canto de André Minvielle.

LA MALARAZZA
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L’histoire

Le texte fut publié entre les années 1870/74 dans le recueil « Amplissima raccolta di canti popolari siciliani » de Leonardo Vigo. Les paroles du poème intitulé « Lamento di un servo ad un Santo Crocifisso » (lamentation d’un serviteur au saint crucifix) ont été utilisées par le comédien Dario Fo dans ses spectacles (La Giullarata, Ci ragiono e canto). Le musicien italien Domenico Modugno a écrit, à partir de ce poème, le texte de Malarazza (1976), chanson qui a été ensuite interprétée par de nombreux groupes et chanteurs en incluant le refrain populaire « Tu ti lamenti, ma che ti lamenti? Pigghia nu bastune e tira fora li denti… » (tu te plains, mais de quoi tu te plains ? Prends le bâton et sors les dents…).

YA RAYAH
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Les paroles

Refrain
yā er-rāyeḥ wīn msāfer t-ruḥ t-ԑyā w t-welli
šḥāl nedmū l-ԑabād el-ġāflīn qābl-ek w qābl-i
yā rāyeḥ wīn msāfer t-ruḥ t-ԑyā w t-welli
šḥāl nedmū l-ԑabād el-ġāflīn qābl-ek w qābl-i

Couplet
šḥāl šəft əl-buldān əl-ԑāmrīn w əl-bərr əl-ḫāli
šḥāl dəyyԑt wqāt w šḥāl t-zīd māzāl t-ḫәlli
yā l-gāyəb fī blād ən-nās šḥāl t-ԑyā mā tə-jrī
li-k wəԑd əl-qodra willa z-zmān w əntā ma tə-dri

L’histoire

Ya Rayah (« Toi qui t’en vas ») est une chanson écrite et composé e en 1973 par Dahmane El Harrachi, musicien et interprète algérien de musique chaâbi ("populaire", en arabe). C’est un chant nostalgique qui parle d’émigration et des difficultés de la condition d'étranger dans un contexte hostile, loin de l'affection des proches ; c’est Paris des immigrés des années 60-70, où la communauté algérienne a été plusieurs fois la cible de la répression policière, comme celle du 17 octobre où plusieurs dizaines d’algériens ont été tués par la police lors d’une manifestation pacifique. La chanson est aussi une invitation à ne pas partir, ou à revenir. La version reprise par Rachid Taha en 1997 connaîtra un énorme succès en France et dans le monde entier. La fanfare invisible joue un arrangement proposé par la Titubanda lors de la Sbandata Romana en 2018.

Traduction
Refrain : Ô toi qui pars! Où que tu ailles tu repartiras, te fatigueras et finiras par revenir. Combien de gens peu avisés l'ont regretté avant toi et avant moi?
Couplet : Combien de pays peuplés et de régions désertes as-tu vus? Combien de temps as-tu gaspillé et combien vas-tu encore en perdre? Ô l'absent en pays étranger! Combien tu te fatigues à courir? Tu as rendez-vous avec le destin mais tu ne le sais pas.

WEIN A RAMALLAH
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Les paroles

Wein a Rhamallah
Wein a Rhamallah
Wilfi ya'msafer
Wein a Rhamallah
Dab galbi wala
Dab galbi wala
Youm il waadahtak
Dab galbi wala

L’histoire

Il s'agit d'une chanson palestinienne traditionnelle qui parle du retour à la ville de Ramallah. C’est une chanson d’amour qui peut être interprétée comme un chant d’exil qui évoque la diaspora palestinienne. En 1948, avec la création de l'État d’Israël, plus de 700.000 palestiniens et palestiniennes ont été chassés de leurs terres (la « Nakba », de l’arabe « catastrophe ») et se sont réfugiés en grande majorité dans les pays voisins, en Cisjordanie et à Gaza. Depuis, l'État d’Israël a mené une politique coloniale avec l’occupation des terres palestiniennes avec l’installation de nouvelles colonies et la construction du mur, en réprimant toute opposition avec de la prison et de la violence. En 2022 l’ong Amnesty International a publié un rapport détaillé qui dénonce l’Apartheid Israélien comme un système d’oppression et de domination contre les Palestiniens.

Après la crise déclenchée en automne 2023 et des nombreuses manifestations de solidarité qui ont suivi, la fanfare invisible a intégré dans son répertoire un arrangement original de "Wein a Ramallah" basé sur d'autres versions déjà existantes et jouée par d'autres fanfares militantes comme la Chaotic Insurrection Ensemble ou la Fanfare van de Eerste Liefdesnacht.

À BAS L'ÉTAT POLICIER
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Les paroles

La justice, la vérité
Ce qu’on avait réclamé
Contre cet État policier
Mais vous avez préféré
Plus d'hommes bien lunettés
Bien casqués, bien boucliés
Bien grenadés, bien soldés
Nous nous sommes mises à crier

[Refrain]
À bas l’État policier !
À bas l’État policier !
À bas

Parce que vous avez posté
Dans les gares, dans les manifs
Des policiers agressifs
Pour tuer, pour arrêter
Zyneb, Sara, Selena*
Au nom de je n’sais qu’elle loi
Et beaucoup d’autres encore
Nous avons crié plus fort

[Refrain]

Mais ce n'est jamais assez
Pour venir à bout de nous
Dans les rues de nos quartiers
Vous frappez de nouveaux coups
Comme à Mineapolis
Face à ces dispositifs
Nous crions notre colère
Contre les violences policières

[Refrain]

L’histoire

La chanson originale a été écrite par Jean Bériac et interprétée par la chanteuse et militante Dominique Grange lors des mouvements de contestation des années ‘68. La version jouée par la fanfare invisible est née dans le milieu des chorales militantes et elle a été arrangée avec un nouvel air et avec des nouvelles paroles actualisées avec des références à des violences policières plus récentes: Zyneb Redouane, une femme de 80 ans frappée par une grenade lacrymogène alors qu'elle se trouvait à la fenêtre de son appartement à Marseille en 2019; Sarah Hegazi, militante LGBT condamnée, emprisonnée, torturée puis exilée qui a fini par se donner la mort au Canada où elle s’était réfugiée en 2020; Selena Reyes-Hernandez, assassinée par un homme de 18 ans dans son appartement à Chicago après avoir dit qu'elle était trans.

DAS MODEL
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L’histoire

Das Model (« Le Mannequin ») est une chanson du groupe allemand de musique électronique Kraftwerk, écrite par Ralf Hütter et Karl Bartos et publiée dans l’album The Man-Machine en 1978. La chanson parle avec ironie d’une femme-mannequin, très belle mais trop froide pour être approchée. Toujours souriante devant la caméra où elle se montre comme une image de produit de consommation.

LA VALSE RUSSE
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L’histoire

Sur les collines de la Mandchourie” est une valse composée en 1906 par Ilya Alekseevich Shatrov. Le titre original “Le régiment Mokshanksy sur les collines de la Mandchourie” fait référence à la désastreuse bataille de Mudken pendant la guerre russo-japonaise, où le régiment Mokshanky a été encerclé pendant plusieurs jours par les japonais, subissant ainsi de nombreuses pertes. En tant que chef de musique du régiment, Shatrov a composé le morceau à son retour de la guerre. Les paroles ont été rajoutées plus tard par le poète Stepan Petrov et la chanson a connu un énorme succès après sa publication par Oskar Knaube, propriétaire d’un magasin de musique dans la ville russe de Samara.

EU QUERO E BOTAR MEU BLOCO NA RUA
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Les paroles

Eu quero é botar meu bloco na rua
Brincar, botar pra gemer
Eu quero é botar meu bloco na rua
Gingar, pra dar e vender

Traduction
Je veux mettre mon bloco dans la rue
M'amuser, je veux tout péter
Je veux mettre mon bloco dans la rue
Danser, je veux tout donner

L’histoire

Sergio Sampaio, chanteur et compositeur brésilien né à Cachoeiro de Itapemirim en 1947, écrit “Eu quero é botar meu bloco na rua” (« je vais mettre mon bloco dans la rue ») en 1972, pendant la dictature militaire. La chanson devient rapidement un grand succès, commercial et populaire. Lors du festival de 1973, elle est reprise par la jeunesse brésilienne (au carnaval de 1973) qui avait cette envie de faire sortir le "bloco" dans la rue pendant la dictature (un bloco est un rassemblement de personnes qui descendent dans la rue pendant le carnaval) malgré la crainte de la répression policière à laquelle Sampaio fait allusion dans le texte. Sergio Sampaio est décédé en 1994 dans l'oubli de la presse et du grand public car il ne voulait pas suivre les consignes des maisons de disques. L’arrangement de la fanfare reprend le refrain.

DIRTY OLD TOWN
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Les paroles

I met my love by the gas works wall
Dreamed a dream by the old canal
I kissed my girl by the factory wall
Dirty old town

L’histoire

Dirty Old Town est une des chansons les plus connues de Ewan MacColl, musicien et militant anglais du XXème siècle. Composée en 1949, c’est une chanson de lutte et d’amour sur fond de paysage industriel : les cheminées de Salford, la ville natale de MacColl, cœur de la révolution industrielle anglaise puis symbole de son déclin dans les premières décennies de 1900. La ville de Salford a été étudiée par Karl Marx et Friedrich Engels dans l'œuvre „Die Lage der arbeitenden Klasse in England“ (« La condition de la classe ouvrière en Angleterre », 1844): la ville est présentée comme « un énorme quartier ouvrier… une ville malsaine, sale et dégradée », il est donc possible que MacColl, communiste lui-même, se soit inspiré de cette première définition du philosophe allemand pour le choix du titre.

PIAZZA FONTANA
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Les paroles

No, no, no, non si può più dormire
La luna è rossa, rossa di violenza
Piangere insonni per capire
Che l'ultima giustizia borghese si è spenta

Traduction
Non, non, non, nous ne pouvons plus dormir
la lune est rouge, rouge de violence
il faut pleurer, insomniaques, pour comprendre
que la dernière justice bourgeoise s'est éteinte

L’histoire

Le 12 décembre 1969, une bombe explose en face de la banque nationale de l’agriculture à Milan. Le bilan est de 16 morts et 88 blessés. C’est une page noire de l’histoire politique et sociale italienne. C’est le début de la “stratégie de la tension” et du terrorisme noir, époque où les services secrets proches de l’extrême droite mettent en place un projet pour le retour du fascisme en Italie. La chanson a été créée et jouée par le groupe Yu Kung en 1976.

LET THE SUNSHINE IN
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L’histoire

La chanson fait partie de la bande son du célèbre opéra rock “Hair”, devenue un hymne pour les jeunes gens aux cheveux longs qui protestaient contre le gouvernement américain à l’époque de la guerre du Viêt Nam. Sortie en 1969, c’est le plus grand succès du groupe américain The 5th Dimension. Il s’agit en fait d’un medley : le nom complet est “Aquarius/Let The Sunshine in (The Flesh Failures)”. Pour les auteurs, la comédie musicale était un prétexte pour influencer et “éduquer” les classes aisées sur la joie de la culture hippie (l’espoir d’une saison “peace&love”, la culture indienne, la référence à Timothy Leary) en opposition à la vie militaire et aux autres sujets d’actualité comme la guerre et la pollution. Les politiciens se moquent du peuple en justifiant l’intervention militaire avec des mensonges accompagnés d’“idéaux suprêmes” et de “refrains mélancoliques”. La lumière symbolise l’amour, la compréhension, la concorde en attente de l’Ère du Verseau, se reliant ainsi à la première partie du medley “Aquarius”. La fanfare joue l’arrangement de FX Theillet inspiré d'une version fanfare balkanique très jouée lors du festival Guča en 2005.

A ÇIMMA
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L’histoire

‘A çímma (« La Cima » en italien) est une recette traditionnelle de la ville de Gênes. Un morceau de viande de veau farci avec une multitude d'ingrédients; une préparation longue et soigneuse qui doit suivre un rituel très précis, notamment empêcher à une « sorcière » de descendre de la cheminée et de faire tomber à l’eau toute la préparation. La çímma est un plat élaboré pour la bourgeoisie et préparé par les mains de femmes cuisinières expertes et pauvres; une fois servie et consommée il n’en reste que l’odeur, et de la longue et soigneuse préparation il n’y plus aucune trace. La cuisinière alors seule crache une phrase qui ressemble beaucoup à une malédiction : « mangez, mangez, vous ne savez pas qui va vous manger ». La chanson a été publiée dans l’album “Le Nuvole” de Fabrizio de André en 1990 et elle est chantée en génois, le dialecte principal de la ville de Gênes. La fanfare invisible reprend l’arrangement des Ottoni a Scoppio.

LE CHANT DES OUVRIERS
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Les paroles

Nous dont la lampe, le matin,
Au clairon du coq se rallume,
Nous tous qu’un salaire incertain
Ramène avant l’aube à l’enclume,
Nous qui des bras, des pieds, des mains,
De tout le corps luttons sans cesse,
Sans abriter nos lendemains
Contre le froid de la vieillesse,

Refrain : Aimons-nous, et quand nous pouvons
Nous unir pour boire à la ronde,
Que le canon se taise ou gronde,
Buvons, buvons, buvons,
À l’indépendance du monde !

À chaque fois que par torrents
Notre sang coule sur le monde,
C’est toujours pour quelques tyrans
Que cette rosée est féconde ;
Ménageons-la dorénavant,
L’amour est plus fort que la guerre ;
En attendant qu’un meilleur vent
Souffle du ciel ou de la terre,

Refrain : Aimons-nous…

L’histoire

Le Chant des ouvriers a été composé et écrit en 1846 par Pierre Dupont, militant et chansonnier français qui a vécu dans la moitié du XIXème siècle. Les paroles illustrent avec des images puissantes les mauvaises conditions de travail et l’injustice dans lesquelles vivent les ouvriers, la vie pénible qu’ils sont forcés de mener. Le refrain, par contraste, est un appel à la lutte pour un monde nouveau résumé dans l’expression quelque peu énigmatique  « à l’indépendance du monde », sans doute une allusion à la liberté face à toute forme de tyrannie, politique ou économique. Cette lutte passe par la fraternité et la convivialité, dressées contre la peur de la répression (« que le canon se taise ou gronde ») ; le « buvons », répété trois fois affirme la force de la décision commune et annonce avec confiance la libération

Et les autres... Du haut vers le bas les morceaux joués le plus (et moins) souvent

LES VAUTOURS
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Les paroles

Sur la cité, la cité endormie,
Un vautour a plané dans la nuit.
Et de sa voix, oui de sa voix lugubre,
Il a troublé le silence de la nuit.
Et tous les hommes encore ensommeillés
Se sont dressés comme au cri d'une alarme,
Et le vautour a repris son vol,
Il est reparti, je ne sais où.

Le ciel d'Afrique était si serein,
Le sol d'Afrique connaissait la paix,
Depuis ce jour, les armes sont dressées,
Oui depuis ce jour, les hommes se sont battus.

L’histoire

« Les Vautours » est un morceau écrit et composé par le musicien burkinabé Abdulaye Cissé en 1978. Musicien autodidacte très actif dans la scène burkinabè dès les années ‘60, il s’engage en ‘83 à côté de la révolution populaire et démocratique du président Thomas Sankara. Abdoulaye Cissé devient chef d'orchestre des chorales révolutionnaires féminines et masculines burkinabés, puis occupe différentes fonctions dans la politique culturelle de Sankara. L'assassinat de ce dernier en octobre 1987 constitue un choc pour Cissé. Surmontant diverses difficultés dans la période de rectification, Cissé reprend progressivement ses activités dans les années 1990 et 2000. Les paroles de la chanson « Les Vautours » décrivent une Afrique qui suivait sa propre trajectoire historique jusqu'au moment où elle a été repérée par un vautour symbolisant l'esclavage et le colonialisme. Il suffit d'un seul pour que cent vautours suivent et rapidement, pris par effet de surprise, les Africains n'ont plus été en mesure de maîtriser leur destin. C’est la perte de la souveraineté et la fin d'une certaine innocence, mais aussi la nécessité de résister contre la colonisation; ce sont les points saillants de ce morceau qui prendront un sens encore plus politique quelques années plus tard avec la révolution menée par Sankara. La fanfare invisible joue un arrangement dans la même tonalité et proche de la structure du morceau original.

ENOLA GAY
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L’histoire

Enola Gay, sortie en 1980 par le groupe britannique Orchestral Manoeuvres in the Dark (OMD), est une chanson de synthé-pop qui, au- delà de ses mélodies électroniques accrocheuses, s'inspire d'un événement historique important, à savoir le largage de la bombe atomique sur Hiroshima. Le groupe vise à attirer l'attention sur les conséquences dévastatrices de la guerre et sur le pouvoir destructeur des armes nucléaires. Le titre de la chanson (associé parfois à la culture LGBT) fait référence au bombardier américain B-29 qui transportait la bombe atomique déployée sur Hiroshima le 6 août 1945. Avec des paroles qui évoquent des sentiments de tristesse et de réflexion, la chanson rappelle le coût humain de la guerre et l'importance de la paix. Le morceau a été arrangé par Giulio, clarinettiste de la fanfare des Ottoni a Scoppio.

BATUMAMBE
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L’histoire

Batumambe est un morceau composé en 1970 par l’Orchestre Régional de Ségou (Mali). Il a été adapté en 1989 par le groupe « Combo Belge », dont la fanfare invisible a repris l’arrangement. Le morceau est connu en France car il fut choisi comme générique de la série documentaire « Strip-tease ». La fanfare invisible ouvre souvent le rassemblement, la manif, la fête ou bien les hostilités par cela.

HYMNE ZAPATISTE
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Les paroles

Hombres, niños y mujeres
El esfuerzo siempre haremos
Campesinos y los obreros
Siempre juntos todo el pueblo

Refrain
Vamos, vamos, vamos, vamos adelante
Para que salgamos en la lucha avante
Porque nuestra patria grita y necesita
De todo el esfuerzo de los zapatistas

Nuestro pueblo exige ya
Acabar la explotación
Nuestra historia dice ya
Lucha de liberación

Refrain : vamos, vamos…

L’histoire

Le 1er janvier 1994 un groupe de guérilleros occupait militairement plusieurs villes du Chiapas, l'État du sud du Mexique; ils brandissaient des fusils rudimentaires et des machettes, ils se disaient zapatistes en référence au leader de la révolution mexicaine, Emiliano Zapata, qui mit fin à la dictature des années 1910; leur cri était «¡Ya basta! (et ils réclamaient « la terre et la liberté » pour les peuples indiens, jusqu'alors séparés en différents groupes ethniques et langues. Depuis 1994 le EZLN (armée zapatiste de libération nationale) a mené une guerre à "basse intensité" avec l'état mexicain et, malgré la répression, a progressivement adopté une stratégie de "résistance civile" et de dialogue avec le gouvernement, tout en gardant l'autonomie dans plusieurs zones de la région du Chiapas avec la création des "MAR" (Municipios Autonomos Rebeldes) et les « Caracoles » (des centres à moitié entre village et campement). Le soulèvement zapatiste, son positionnement dans la lutte anticapitaliste et altermondialiste continue à être une source d'inspiration et une référence pour tous les mouvements sociaux dans le monde. En 2021, à l'occasion de la « déclaration pour la vie », une délégation zapatiste a parcouru les cinq continents pour aller à la rencontre des luttes et pour partager leurs expériences. En préparation de la journée d'accueil de la délégation zapatiste, la fanfare invisible a réalisé un arrangement pour les cuivres de l'Himno Zapatista, la chanson emblématique de l'EZLN.

HAKLIYIZ KAZANACAĞIZ
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Les paroles

Kuşandık genç öfkeni taşların kucaklarımızda
Bizlere öğrettiğin kavga, kavgamız
Büyüyor omuzlarımızda, büyüyor
Bizlere öğrettiğin kavga, kavgamız
Büyüyor omuzlarımızda

Zapt ettiğimiz alanlara, sesini taşıyacağız
Kanımızla yazıyoruz tarihi
Haklıyız kazanacağız, haklıyız
Kanımızla yazıyoruz tarihi
Haklıyız, kazanacağız

Prononciation
u=ou, ü=u, ı=«è» plus rond, ö=eu ouvert comme dans peur, ş=ch, ç=tch,
c=dj, ğ=ne se prononce pas mais sert à allonger la voyelle précédente

Version phonétique

Kouchandeuk guéntch oeufkéni, Tachlareune koudja klareumeuzda
Bizléré euréti-inkafga, kafgameuz
Buyuyor omouzlareumeuzda, buyuyor
Bizléré euréti-inkafga, kafgameuz
Buyuyor omouzlareumeuzda

Zapt éti-imiz alanlara, sessini tacheu yadja-euz
Kaneumeuzla yazeuyorouz, tarihi
Hakleuyeuz kaza nadja-euz, Hakleuyeuz
Kaneumeuzla yazeuyorouz, tarihi
Hakleuyeuz kaza nadja-euz

L’histoire

La chanson “Nous avons raison, nous vaincrons” a été écrite par Grup Yorum en 1989 pour un militant tué par la police pendant le défilé du 1er mai à Istanbul. Le groupe, militant et révolutionnaire d’inspiration marxiste, a été fondé en Turquie en 1985 et sa formation a intégré tout au long de son existence une centaine de musiciens et musiciennes d’origines différentes ; depuis, le groupe chante et joue en faveur des classes populaires, des ouvriers, des étudiants en lutte, des opprimés de la société capitaliste et en soutien aux peuples qui luttes pour leur autodétermination dans le monde. Pour son engagement Grup Yorum a été persécuté et attaqué à plusieurs reprises par la police turque et par des militants fascistes, depuis 2016 ses concerts sont interdits et certains de ses membres ont été incarcérés tandis que d'autres se sont réfugiés à l’étranger. Face à la répression et aux interdictions, deux membres du groupe, la chanteuse Helin Bölek et le bassiste İbrahim Gökçek ont mené une grève de la faim jusqu’à la mort. La fanfare invisible a apporté tout son soutien aux musiciens et musiciennes de Grup Yorum et a décidé, avec la fanfare italienne des Ottoni a Scoppio, de leur dédier une reprise de la chanson Haklıyız Kazanacağız.

BREAD AND ROSES
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Les paroles

As we come marching, marching,
in the beauty of the day,
A million darkened kitchens,
a thousand mill-lofts gray
Are touched with all the radiance
that a sudden sun discloses,
For the people hear us singing,
“Bread and Roses, Bread and Roses.”

As we come marching, marching,
unnumbered women dead
Go crying through our singing
their ancient call for Bread;
Small art and love and beauty
their drudging spirits knew
Yes, it is bread we fight for —
but we fight for Roses, too.

BULGAR BUFFET
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MANA MOU ELLAS
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L’histoire

La chanson fait partie du répertoire du Rebetiko, un style musical contemporain du blues, né dans les fumeries de haschisch et les prisons des villes grecques au début du XXe siècle. Cette musique était de tradition orale, où l'art de l'improvisation occupe une place importante. Au début des années 1920, après l’incendie de la ville de Smyrne par les Turcs, un million et demi de Grecs vivant dans cette enclave grecque d’Anatolie furent renvoyés en Grèce. Les réfugiés emmenèrent avec eux le style de musique oriental, avec des influences turques et arabes. Ce style influença très vite le Rebetiko. Beaucoup de ces chansons étaient interdites en Grèce, principalement à cause de leurs positions anti-autoritaristes et non-conformistes. Mana Mou Hellas évoque la lâcheté politique récurrente des gouvernements grecs successifs, et l’indifférence de la nation grecque devant ses laissés pour compte : « Tes grands et faux discours / tu m'les disais déjà avec mon premier lait / maintenant que les serpents se réveillent / Toi, tu portes des vieux bijoux / et tu ne pleures jamais ma mère la Grèce / quand tu brades tes enfants esclaves… ».

LE DESERTEUR
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Les paroles

Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps

Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir

Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens

C’est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m’en vais déserter

Depuis que je suis né
J’ai vu mourir mon père
J’ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants

Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers

Quand j’étais prisonnier
On m’a volé ma femme
On m’a volé mon âme
Et tout mon cher passé

Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J’irai sur les chemins

Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:

Refusez d’obéir
Refusez de la faire
N’allez pas à la guerre
Refusez de partir

L’histoire

Composée au milieu des années ‘50 par Boris Vian et Harold Berg, entre la fin de la guerre d’Indochine et le début de la guerre d’Algérie, la chanson est interdite de diffusion à la radio peu après sa sortie (1954). Dans ce contexte historique « Le Déserteur » est une chanson qui a une place particulière : si la guerre d'Indochine est une guerre coloniale avec une armée française de métier, le conflit algérien fera appel aux volontaires et aux jeunes conscrits français. Malgré le statut obligatoire de la conscription, cet appel sous les armes se heurte à de nombreuses résistances : des manifestants antimilitaristes tentent, par exemple, de bloquer le départ des trains de soldats. Le message contestataire du Déserteur fait, au départ, fuir les interprètes qui craignent les répercussions sur leur carrière. Seul l’auteur et chanteur Marcel Mouloudji se porte volontaire, mais à condition d’apporter des modifications au texte, notamment dans le dernier couplet « Si vous me poursuivez, prévenez vos gendarmes que je tiendrai une arme et que je sais tirer » par « …que je n’aurai pas d’armes et qu’ils pourront tirer ». Boris Vian l’enregistre lui-même par la suite en gardant la fin dite « pacifiste » où le déserteur n’est pas armé. Malgré l'interdiction du Comité d'écoute Radiophonique la chanson poursuit son parcours sur scène, reprise par Boris Vian lui-même et d’autres interprètes en France et notamment aux États-Unis par Joan Baez au moment de la guerre du Vietnam. L’interdiction de diffusion radiophonique cesse en 1962 à la fin de la guerre d’Algérie. Ce n’est qu’après la fin de la guerre et la levée de la censure que le public français découvre Le Déserteur et ses connotations pacifistes et antimilitaristes. La fanfare invisible joue une version arrangée par les Ottoni a Scoppio et fidèle au morceau original, sans par contre savoir si à la toute fin le déserteur aura des armes ou non.

OUVRONS LES FRONTIERES
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L’histoire

« Ouvrons les frontières » (ou « OLF ») est une composition de Claire, une musicienne de la fanfare invisible. L'idée est venue en 2018 avec la participation au Col de l’Echelle (près de Briançon) à une action en lien avec des collectifs de soutien aux migrants. A la suite de cette initiative des militants français et italiens ont été jugés pour avoir aidé des migrants à traverser la frontière franco-italienne. Une soirée de soutien aux militants inculpés de « délit de solidarité » a été organisée à Paris par la fanfare invisible et les tabliers volants, avec une grande banderole accrochée en haut de la salle qui reprenait le refrain de la chanson « De l’air de l’air, ouvrons les frontières ! ».

L'HYMNE DES FEMMES
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Les paroles

Sur l’air des chants des marais. Ce sont ici les paroles adaptées par la Chorale Anarchiste de Lausanne.

[1] Nous, qui sommes sans passé les femmes,
nous qui n'avons pas d'histoire,
depuis la nuit des temps, les femmes,
nous sommes celles qu'on n'veut pas voir.

Écrivons notre histoire
Construisons nos espoirs
Debout ! Debout !


[2] Asservies, humiliées, les femmes
Achetées, vendues, violées ;
Dans toutes les maisons, les femmes,
Hors du monde reléguées

Levons-nous femmes en rage
Et brisons toutes les cages
Debout ! Debout !


[3] Seules dans notre malheur, les femmes
L'une de l'autre ignorée,
Ils nous ont divisées, les femmes,
Et de nos sœurs séparées.

Écrivons notre histoire
Construisons nos espoirs
Debout ! Debout !


[4] Le temps de la colère, les femmes
Notre temps est arrivé
Connaissons notre force, les femmes
Découvrons-nous des milliers

Levons-nous femmes en rage
Et brisons toutes les cages
Debout ! Debout !


[5] Reconnaissons-nous, les femmes,
Parlons-nous, regardons-nous,
Ensemble on nous opprime, les femmes,
Ensemble révoltons-nous.

Écrivons notre histoire
Construisons nos espoirs
Debout ! Debout !

L’histoire

Ce morceau n’est pas à proprement parler au repertoire de la Fanfare Invisible, mais il nous arrive dans d’en chanter les paroles sur notre arrangement du Chant des Marais.

L'Hymne du MLF, parfois appelé Hymne des femmes, Femmes debout ou encore Debout les femmes, est une chanson créée collectivement en mars 1971 par des militantes féministes à Paris. Elle est devenue un emblème du Mouvement de libération des femmes (MLF) et plus généralement des luttes féministes francophones

LE DAL
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Les paroles

Y’a des boubous en bazin, et ça sent le houssoulant ;
ça mange de la chorba) et ça boit du thé 1, 2, 3.
Les enfants sont dans le dos,) et ça rentre du boulot.
Ça s’entasse sans bonheur, dans l’hôtel des voyageurs

Refrain
Tou...jours...droit, face / au bottes des CRS
Droit Au Logement, pour vivre dignement
Droit Au Logement, c’est en manifestant

Il s’agit d’pas traîner, il y a la maréchaussée;
faut déplier rapidement, et installer le campement.
Ça mornifle sans vergogne, chez les casqués bottés.
Ils peuvent toujours cogner, ça ne reste que des mal-logés.

Refrain : Tou...jours...droit, face…

A force de militants qui méritent un hommage appuyé,
comme les familles engagées, et quelques personnalités.
C’est des milliers d’relogés dont les enfants pourront crier
que leurs parents n’ont pas cédé à la fatalité

Refrain : Tou...jours...droit, face…

L’histoire

« Le Dal » est une composition originale du groupe Pavé. Elle est dédiée au Droit Au Logement, une association crée en 1990 pour unir et organiser les familles et les individus, mal-logés ou concernés par le problème du logement, pour la défense du droit à un logement décent pour tous. Marc, un des membres fondateurs de la fanfare invisible en a écrit les paroles, toujours d’actualité : « Toujours droit face aux bottes des CRS, droit au logement, pour vivre dignement, c’est en manifestant ! »

INNO DELLE BANDE INSURREZIONALISTE
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LE CHANT DE LA SOLIDARITÉ
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Les paroles

Refrain
Debout ! N’oublions jamais
C’est ça qui fait notre force
Ventre creux ou ventre plein
Debout ! N’oublions pas
La solidarité !

Peuples du monde entier, debout !
Unissez-vous, c’est-à-dire :
La Terre est à vous, bien à vous
Et elle devrait vous nourrir !

Refrain : Debout ! N’oublions jamais...

Vous tous, Blancs ou Noirs, Bruns ou Jaunes
Cessez de vous massacrer
Si les peuples prennent la parole
Bien vite ils vont s'accorder

Refrain : Debout ! N’oublions jamais...

Nos maîtres tirent leurs profits
De nos petites querelles
Tant que nous serons désunis
Nous vivrons sous leur semelle

Refrain : Debout ! N’oublions jamais

L’histoire

Le “Chant de la solidarité” (Solidaritätslied, 1931) et le “Chant du front uni” (Einheitsfrontlied, 1934) sont deux chansons de lutte des années ‘30 composées par Bertolt Brecht et Hanns Eisler, ici réunies en un arrangement original : le Chant du front uni, « Puisque l’homme est un homme / Il n’aime pas les coups de botte dans la gueule / Il ne veut pas voir d’esclave sous lui / Au-dessus, pas de patron ! » et le Chant de la solidarité : « Debout ! N’oublions jamais / C’est ça qui fait notre force / Ventre creux ou ventre plein / Debout ! N’oublions pas / La solidarité ! »

THIS LAND IS YOUR LAND
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Les paroles

This land is your land, this land is my land
From California, to the New York Island
From the redwood forest, to the Gulf Stream waters
This land was made for you and me

As I was walking a ribbon of highway
I saw above me an endless skyway
I saw below me a golden valley
This land was made for you and me

L’histoire

Woody Guthrie, chanteur folk états-unien et idole de Bob Dylan, écrivit cette chanson au début des années 40 (publiée seulement en 1951) en réponse à « God Bless America » de Irving Berlin. This Land is Your Land est devenue rapidement une chanson de protestation, parfois prise par erreur pour une chanson patriotique ; le morceau a été composé sur la mélodie de « When the World’s on Fire » de la Famille Carter. Les paroles sont un appel à la justice sociale et une dénonciation du nationalisme. Les couplets nous parlent de la population rurale, ouvrière, pauvre et migrante des Etats-Unis pendant la grande dépression. La chanson a été reprise et chantée par plusieurs grands noms de la musique folk, notamment l’activiste et musicien Pete Seeger.

Les nationalistes américains ont parfois repris This Land is Your Land en censurant un certain nombre de couplets contestataires comme celui qui évoque l’envers du panneau “propriété privée” et dénonce implicitement la propriété terrienne.

Ce couplet est chanté dans la version de la Fanfare Invisible.

CANZONE ARRABBIATA
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Les paroles

Chantons pour les Ottoni a Scoppio,
chantons pour Roberto et Giancarlo,
chantons ce soleil qui viendra,
qui se couchera, qui renaîtra,
aux illusions et à la rage qui nous tient là!

L’histoire

Écrite et arrangée par Nino Rota en 1961, la « chanson enragée » à été interprétée par Anna Melato et utilisée dans la bande sonore du film "Film d'amore e d'anarchia ovvero : stamattina alle 10, in via dei Fiori, nella nota casa di tolleranza..." réalisé en 1973 par Lina Wertmüller. Le film raconte l'histoire de Antonio Soffiantini, un militant anarchiste qui se rend à Rome en 1932 pour assassiner Benito Mussolini; lors de son séjour à Rome il tombe amoureux d'une prostituée, qui le reçoit dans la maison close où elle travaille. Le matin de l'attentat Antonio se lèvera en retard; angoissé par l'échec, il sera arrêté et battu par la police et il mourra en prison et sa mort sera « déguisée » en suicide. Le personnage d'Antonio Soffiantini est probablement inspiré de la vie de l'anarchiste sarde Michele Schirru qui en 1931 arriva à Rome de New York avec l'idée de tuer le Duce; il tomba amoureux d'une danseuse, fut arrêté et fusillé avant de pouvoir mettre au point son plan. La fanfare invisible joue un arrangement original et dédie la canzone arrabbiata à la fanfare italienne des Ottoni a Scoppio, visée depuis 2017 par la répression de ceux qui veulent criminaliser les mouvements sociaux de contestation.

LE TRAIN DE 7h40
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L’histoire

La chanson serait probablement un air traditionnel d’origine klezmer, arrangé par Georges Boulestreau. Ce train en retard a sans doute rattrapé le temps perdu grâce à l’énergie de la musique. Commençant par un lent et lourd prélude joué par la grosse caisse et les basses, le train démarre très lentement puis accélère progressivement en emportant avec lui les voyageurs (ou les manifestants) dans un voyage sans fin.

TAMMURRIATA NERA
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L’histoire

En 1945 dans un hôpital de Naples se déroule un fait inhabituel : une jeune femme donne naissance à un petit enfant à la peau noire. Après un premier choc général, la réalité est bien évidente : l’année précédente les soldats américains entraient à Naples et c’est à partir de ce moment-là que les cas de nouveau-nés à la peau noire sont devenus plus fréquents. La chanson a été écrite immédiatement après par Edoardo Nicolardi, le directeur administratif de l’hôpital, et arrangée par le compositeur et musicien E. A. Mario. La chanson est un témoignage de la Naples de l’après-guerre, se mélange avec une autre chanson populaire américaine de l’époque (« Lay The Pistol Down », paraphrasée en napolitain parmi les paroles) et est jouée au rythme de tammurriata, une danse populaire de Campanie. La version la plus célèbre est celle de la Nuova Compagnia di Canto Popolare. L’arrangement de la fanfare mêle à la tammurriata nera une autre chanson populaire napolitaine, ‘O Sarracino de Renato Carosone.

WE SHALL OVERCOME
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LE TEMPS DES CERISES
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LA JAVA DES BOMBES ATOMIQUES
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L’histoire

La chanson a été écrite et arrangée par Boris Vian en 1954. Le contexte historique est celui de la guerre froide et de la menace nucléaire. L’histoire d’un bricoleur un peu fou qui fabrique une bombe atomique dans son atelier au fond du jardin. C'est une chanson engagée, l’auteur voulant dénoncer un danger bien réel, mais avec un ton loufoque et humoristique. Le texte de la chanson a été publiée à la une du Canard Enchaîné en juin 1955, elle a été reprise par de nombreux artistes et est devenue très vite un hymne contre la guerre et la folle course aux armements.

TSCHUFITL COCEK
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LE CHANT DES CANUTS
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LA CUMBIA DEL SAL
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EL QUINTO REGIMIENTO
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LA RETRAITE (à 60 ans)
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L’INTERSEILLAISE
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Fanfare de Lutte (Lille)

ADEKALOM
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BELLA CIAO
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EL PUEBLO UNIDO
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GUNS OF ARBEIT
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I AIN’T AFRAID
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LA MAUVAISE GRAINE
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LA VIE S'ECOULE
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LES ANTI PROPRIOS
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L'ESTAQUE
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L'IDENTITE
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MEANWHILE - THE EX
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QUAND LES CIGARES
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LA SEMAINE SANGLANTE
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STATE OF SHOCK - THE EX
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VIVRE LIBRE OU MOURIR
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WHICH SIDE ARE YOU ON
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